Le territoire culturel
Un territoire culturel
Un territoire cohérent géographiquement et culturellement
Situé entre les aires urbaines du Grand Londres, de l'Ile de France, de la Ruhr et du Randstad, le territoire du projet se présente comme un ensemble cohérent tant géographiquement que culturellement.
C'est un pays de plaine constitué d'un grand bassin versant. L'eau y a toujours joué un rôle fondamental dans l'organisation du territoire et l'aménagement des villes. Utilisée à des fins économiques, localement comme source d'énergie pour le développement industriel et agricole, régionalement comme moyen de transport pour le développement des échanges commerciaux, l'eau y a été tout particulièrement exploitée à des fins militaires. Une remarquable ingénierie hydraulique de la fortification a ainsi vu le jour sur le territoire Septentrion. Elle fut exportée non seulement dans l'Europe entière mais également au delà. Cette organisation autour de l'eau est une clé fondamentale de la lecture et de l'intelligibilité de la ville forte et du territoire tout entier.
Les ressources du sol de ce territoire offrent les matériaux de construction, brique et pierre, qui jouent de leurs multiples harmonies colorées pour créer de splendides paysages urbains.
Le maillage serré des villes et des voies de communication, la densité urbaine et humaine sont à l'origine d'un mode de vie spécifique, propre à l'Europe du Nord-Ouest.
Ce pays fut enfin le laboratoire des grandes révolutions européennes, militaires, agricoles, urbaines, architecturales, picturales, religieuses, commerciales, qui ont façonné son identité culturelle.
Un territoire de frontières longtemps convoité et disputé
Terre de richesses agricoles, industrielles, commerciales et culturelles, terre de passages et de flux, terre stratégique dont le système de fleuves, rivières et canaux constituait l'attrait majeur, le territoire Septentrion fut longtemps le théâtre de conflits récurrents. Aussi fut-il une terre de frontières : frontières politiques et administratives, mouvantes au gré des guerres et des traités, frontières linguistiques, religieuses, idéologiques...
Un territoire aujourd'hui partagé
Les villes bastionnées du territoire Septentrion ont été les maillons solidaires de réseaux de villes conçus dès le XVIe siècle. Ce passé commun se révèle au travers d'une physionomie urbaine originale, fruit d'une ingénierie militaire exploitant les mêmes reliefs, matériaux et végétaux, et animée par un même esprit de perfection géométrique, conjugué à une recherche constante d’adaptation au site.
Les outils de représentation anciens et contemporains, cartes et gravures, plans-reliefs, documents actuels d'urbanisme témoignent de ces similitudes. Aujourd'hui, les frontières s'estompent. Ces villes retrouvent les conditions d'une lecture partagée de leur patrimoine, de leur espace urbain, et de leur territoire. Elles participent ensemble à la renaissance d'un territoire culturel au sein de l'Europe du Nord-Ouest, le territoire Septentrion.
Le territoire culturel
Inscrit dans la grande plaine du nord-ouest européen et limité à l’est par la Meuse et à l’ouest par la mer du Nord, le projet Septentrion recouvre un territoire naturel et culturel, original et cohérent, qui englobe le nord de la France, la Belgique et le sud des Pays-Bas.
Ce pays de plaine est situé dans le grand bassin versant de l’Escaut. L’eau y a toujours joué un rôle fondamental dans l’organisation du territoire et l’aménagement des villes (cf. Typologies de villes).
Depuis la plus haute Antiquité s’y sont établies des populations qui ont défriché les forêts, asséché les marécages, conquis les terrains sur la mer, et enrichi la terre par un travail minutieux et continuel. Malgré les différences linguistiques, les déchirements religieux et les hasards de la diplomatie et des combats qui l’ont divisé en trois pays différents, le territoire reste profondément marqué par une culture urbaine fondée sur une proximité étroite entre les villes : celles-ci maintiennent leurs relations en dépit des conflits que se mènent les princes puis les Etats pour s’approprier cet espace géographiquement ouvert, au carrefour des grandes routes de l’Europe du Nord-Ouest (cf. Histoire d’un réseau de villes).
Dominant les campagnes prospères, les villes s’épanouissent dès les XIIe-XIIIe siècles. Aux villes médiévales succèdent les villes modernes, puis industrielles. Aujourd’hui, face à un semis urbain qui nappe progressivement le territoire (cf. Cartographie comparative), les villes tentent de maîtriser leur étalement en se basant sur le concept de ville compacte.
Au cœur de la dynamique européenne, ce réseau de villes peut profiter de ses atouts, entre les aires urbaines du Grand Londres à l’ouest, de la Randstad au nord, de la Ruhr à l’est et l’Ile de France au sud. Encore faut-il que ce territoire dépasse les handicaps que lui imposent encore les frontières nationales pour tirer parti de son caractère transnational.
TYPOLOGIE DES VILLES
La cartographie des villes selon une méthode commune permet de valoriser des typologies urbaines propices à dégager des enjeux d’aménagement communs à plusieurs villes. Trois classements sont proposés :
- Les villes selon l’unité morphologique à laquelle elles appartiennent : plaine maritime, plaine intérieure, bas plateau, moyen plateau, plateau, haut plateau, vallée,
- Les villes en fonction de leur inscription au site : plateau, versant, vallée pour les villes de l’intérieur ; dune, plaine, dépression tourbeuse pour les villes littorales,
- Les villes en fonction de la possibilité d’inonder partiellement ou complètement les fortifications au XVIIe siècle.
Ces typologies mettent l’accent sur le rapport que la ville entretient avec son site afin d’apporter une aide aux projets d’aménagement contemporains.
HISTOIRE D’UN RÉSEAU DE VILLES
Au-delà de la lecture des cartes anciennes, l’interprétation contemporaine permet de dessiner les grands enjeux territoriaux à quelques périodes clés de l’histoire : époques gallo-romaine, médiévale, moderne, industrielle et contemporaine.
La carte gallo-romaine présente les villes sur un fond dessinant la dernière transgression marine et le réseau des grandes voies romaines. Dans la Gallia Belgica, province excentrée dans un monde orienté sur la Méditerranée, les villes sont relativement peu nombreuses. Elles se concentrent dans l’intérieur du pays, le territoire littoral, marécageux, ne permettant pas l’installation pérenne d’établissements humains.
Au IVe siècle, la hiérarchie des villes s’exprime dans la répartition entre capitales provinciales (Cologne, Reims, Trêves), civitates (Tongres, Tournai, Thérouanne, Cambrai, Saint-Quentin) et civi (Boulogne, Courtrai, Cassel, Bavay, Maastricht, par exemple).























